Tuesday, October 23, 2007

SPRINKLE A BOURGES !


Je suis à deux heures de Paris et je serai cette semaine la capitale bouillonnante de l'activisme queer et des réflexions sur les questions de genre, le féminisme, le sexe et ses représentations. Je suis? je Suis ? Londres ? Bruxelles ? Deauville ? mais Non, je suis BOURGES ! cette semaine, du 22 au 28 octobre, Bourges accueille en effet Sexe Public, une semaine de débats, conférences, colloques gratuites et ouverts à tous. Elle est organisée par l’association Emmetrop(www.emmetrop.fr.fm) , en partenariat avec la philosophe et théoricienne du genre Béatrice Préciado, auteure du Manifeste contra-sexuel, dont les travaux prolongent Foucault et Deleuze. Fondé en 1984, l’association Emmetrop, dont le champ d’action s’inscrit à l’intersection de l’art contemporain, des musiques actuelles, des cultures urbaines , pas novice en la matière. L’an dernier elle avait déjà organisé Yesporno, une manifestation du même genre dont le point fort avait été constitué par la rencontre entre l’écrivaine-réalisatrice Virginie Despentes et la réalisatrice de porno SF taiwaiennaise Shu Lea Chang. Cette année, en plus de Despentes et Préciado, Sexe Public reçoit la musicienne , actrice , écrivaine, performeuse Lydia Lunch et surtout Annie Sprinkle, figure essentielle du féminisme pro-sexe. En 1985, cette actrice porno, prostituée, aujourd’hui artiste reconnue, est en effet la première à utiliser le terme de post-pornographie en référence une performance qu’elle vient de réaliser, The Public Cervix Announcement. Lors de cette performance Sprinkle invite en effet le public à s’introduire dans son vagin à l’aide d’un spéculum et à explorer ce dernier. Un acte, fondateur, avec lequel, comme l’explique la philosophe Béatrice Préciado, « se dessine alors une nouvelle représentation du sexe et de la sexualité, qui critique simultanément la censure préconisée par le féminisme abolitionniste et la visibilité normative produite par le discours médico-légal et les codes de la pornographie traditionnelle ». Un acte qui rendra possible la post-pornographie, cette ensemble de films, performances ou textes qui détournent et réinventent les codes du X traditionnel, et dans lequel on trouve des artistes tels que Bruce La Bruce, Del Grace Volvano ou Virginie Despentes. « Annie Sprinkle a fait du porno quelque chose de rayonnant, loin des idées recues , explique Karin-Eric de l’association Emmetrop. Les femmes que nous invitons réécrivent les histoires dominantes. Dans notre société, où s’opère un retour du puritanisme et où la sphère privée est de plus en plus mise à distance, il est particulièrement important de rendre visible ces formes qui réinventent la sexualité».
www.anniesprinkle.org

Monday, October 22, 2007


MEN ou LE TIGRE EN CARTON

Vendredi soir minuit : j'enfourche mon scooter et brave le froid pour aller jeter une oreille à MEN aka Le Tigre , le nouveau project de Jd samson et Johanna Fateman, dixit le Flyer :
l’occasion de leur tournée européenne, elles s’arrêteront en France, pour nous présenter leur nouveau side project, MEN. Bidouilleuses de talent, elles produisent des sets dégénérés et énergiques à coups de remixes et de productions personnelles, alliant pop, rap, disco et dance. Évènement incontournable GRRR !" Vite dit. Le résultat fut plus proche du foutage de gueule que de l'évènement. Vêtues de capes portant leurs nouvelles couleurs, JD et Johanna, s'agitent derrière deux laptops et balancent leur sélection, plus proche de l'animation de mariage que de Dj set digne de ce nom. ça sentait plutôt le gros prétexte pour s'offrir un petit voyage en Europe au frais de Le Tigre (c'est Kathleen Hannah qui doit être contente).Titres ultra mainstreams (Around the world, Like a prayer) toujours présentés dans la pire version remix existante. Une des mes copines me glisse, offrant un parfait résumé de la situation : "sympa leur nouveau concept : " on s'appelle Men, on met des capes et on passe des disques de merde".
Entendons nous bien: passer des disques de merde n'est pas en soi un délit, tout dépend du contexte (encore fait-il savoir choisir le BON Madonna !). De la part de meufs qui se réclament du Tigre, ce groupe pour qui musique et revendication politiques ont toujours été inspérables, ça du mal à passer. ça fait même assez mal au cul.
www.letigreworld.com

Tuesday, October 16, 2007


FAIRMONT LE MAGNIFIQUE


En 2005, son Gazebo, trip mélodique et psyché, nous avait retourné la tête. Avec ce titre sorti sur le label de James Holden Border Community, Fairmont, de son vrai nom Jake Fairley s'était imposé, avec Nathan Fake, comme un des plus fins mélodistes du moment. Surtout il dessinait une nouvelle voie pour la musique electronique engluée dans trop de systématisme et de minimalisme. Aujourd'hui il s'apprête à sortir Coloured in memory, un deuxième ambum somptueux dont le point d'orgue est Flight of the Albatross : une mélopée de six minutes hantée et flottante, sublime.
J'appelle Jacob qui vit à Berlin dans son appartement de Mitte. Interview.

Tu vis à Berlin depuis longtemps?

Quelques années maintenant, pour un tas de raisons. Par rapport à la musique que je joue, c’était plus cohérent de me trouver en Europe. J’ai choisi Berlin parce que beaucoup de mes amis s’y étaient installés, que j’adore cette ville, et que la vie n’y est pas chère ! Ici je peux assez facilement payer mon loyer en jouant en clubs et vivre de ma musique.

Tu as toujours eu un son plus européen que canadien ?

Il n’y pas vraiment de scène club aux Etats-Unis. En partie à cause des distances, du coût des transports. Les clubs sont plus petits, ils ferment plus tôt. Beaucoup d’artistes electroniques canadiens viennent vivre en Europe (Pan Tone, Konrad Black..)

Quand as-tu enregistré ce disque ?

Je l’ai majoritairement réalisé entre les mois de février, mars et avril 2007. Mais certains tracks remontent eux à trois ans. Je les ai retravaillées complètement en gardant certains éléments tels que la mélodie. Je crois que le premier track que j’ai composé est I need Medecine.

Tu as tout produit sur ton ordinateur ? ou tu as été en studio ?

J’ai un petit studio dans mon appart. J’ai un ordinateur et beaucoup d’équipement analogique.
J’ai tout fait chez moi. Vers la fin, James Holden et venu passer quelques jours, pour écouter et me donner son avis. C’était précieux d’avoir quelqu’un qui porte un regard neuf et te dire « là c’est trop court, là c’est ok… ».

Comment as-tu eu l’ide de Flight of the Albatross ?

Je ne sais pas ! (il rit). Parfois mes chansons font références à des éléments de mon passé, des émotions comme l’indique le titre. J’ai écouté le titre, et essayé de déterminer à quoi cela me faisait penser. Et cette figure de l’Albatross est venue dans ma tête. J’avais le sentiment de quelque chose qui flottait.


Border Community : Comment les as -tu rencontrés ?

J’ai envoyé un e mail ! c’était en 2004 et je commençais à tourner en rond, à être ennuyé par ce que je faisais. J’avais la sensation de mettre engagé dans une voix et d’avoir terminé de l’explorer. Cela valait surtout pour mon projet jake Fairley avec lequel je produisais des tracks techno-rock. Je ne savais plus trop ce que je voulais faire, et écouter. J’ai commencé à travailler à de la musique plus douce. J’ai aussi découvert la musique de Nathan Fake et James Holden. Elle m’a redonné mon enthousiasme.

Tu te sens proche d'eux sur un plan créatif ?

Oui. Je me reconnais totalement dans la musique de Nathan et James. Non que je me sente influencé, pu que j’essaie de les copier. James Holden est mon producteur et mon DJ favori ces deux dernières années. Nous avons joué pas mal ensemble et il m’a offert de tourner avec lui pour la sortie de mon album

Border Community t’a redonné ton enthousiasme. Selon toi qu’ont –ils apporté de nouveau pour la musique électronique ?

Ce label a imposé un sens mélodique très fort. Beaucoup de gens ont copié cela maintenant. Tout le monde veut faire des tracks electro dotés d’une énorme mélodie. Border, par le biais de James a également a apporté une complexité dans la programmation, la production. Nathan a apporté la mélodie et James cette complexité et densité dans la programmation.
Aujourd’hui, beaucoup de producteurs font cela. Mais à l’époque, c’était nouveau et sonnait différemment. Le challenge à présent c’est de parvenir à aller plus loin.

Les gens, en parlant de Border, parlent souvent d’electro-psyché. Tu comprends cette appellation ? En même temps il suffit de regarder la pochette super psyché de ton album !

Oui. Je ne sais pas si ma musique est particulièrement hypnotique ou psychédélique, moins en tout cas que celle de james. Mais je pense que nous avons sen commun d’être plus influencés et nourri par la musique du passé et de cette époque, plutôt que par de sons et une esthétique futuriste.

Quand tu as fait Gazebo, tu sentais que ça allait devenir un gros track clubs ?

Non, pas vraiment. Mais quand j’ai su que Border le sortait, j’ai su que ça allait quand même marcher. Le label était très hype et surtout ne sortait que très peu de maxis. Tous marchaient assez bien. Je pense que si j’avais sorti ce track sur un autre label, il aurait eu une histoire différente. Je pense que ce titre est sorti sur le bon label, au bon moment. Je ne le trouve pas différent ou meilleur que d’autres tracks que je produis.

Quand as-tu commencé à faire de la musique électronique ?

Autour de 1995. A cette époque, la musique que j’écoutais m’ennuyait pas mal. J’ai grandi à Toronto. Je traînais pas mal dans le milieu skate, j’écoutais beaucoup de punk, de rock, et aussi beaucoup de hip-hop comme tous les skateurs. J’ai commencé à vraiment m’intéresser aux instrus hip-hop, ça a été mon initiation à la musique électronique. Puis le hip-hop m’ a vraiment lassé. J’écoutais un peu de musique électronique à la radio. Il m’ fallu du temps pour trouver des trucs que j’aimais vraiment. Je n’y connaissais rien. Ma mère avait un ordinateur et j’ai commencé à) bidouiller des trucs. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais !! Un an après j’ai eu mon premier synthé analogique, puis une boîte à rythmes.

Tu as fait une reprise très enragée de I wanna be your dog. ? Tu écoutes toujours beaucoup de rock ?

Oui ! J’écoute autant de groupes à guitares de que musique électronique. Et peut être même plus parce que j’entends tellement d’electro quand je joue le we, qu’ensuite j’ai envie d’autre chose. En ce moment, je n’écoute spas trop les trucs du moment, les groupes electro rock, ça me gonfle. J’aime beaucoup the Ponys, ils sont de Chicago ; c’est pop, très psychélique. Ils ont un super son de guitare.

Tu produis aussi des tracks sous le nom Jake Failey. Comment conçois tu ce sdifférentes identités ?

Quand j’ai commencé à faire de la musique, je n’ai pensé consciemment à prendre plusieurs identités, à en faire sous différentes identités. Je produisais des tracks et ce sont les différents labels pour qui je bossais, qui, petit à petit m’ont poussé à faire ça. Ils voulaient que les choses soient très claires, séparées. Je pense qu’aujourd’hui, la musique a pas mal changé de ce point de vue. En ce moment, j’ai surtout envie de faire de la musique pour Border, avec Fairmont.

Jake Fairley te manque de temps en temps ?

Non. Je crois que je suis plus un party animal. Je me sens plus en phase avec Fairmont. Produire des sons agréables, tenter de me sentir bien dans ma vie, de mener une vie agréable. Pas d’être dans le chaos.

Tu es intéressé par le son electronique de 2007 ?

Pour moi 2007 n’est pas la meilleure année de l’histoire de la musique mais cela ne signifie pas que 2008 ne le sera pas. Il y a de très bonnes choses qui sortent. Le vrai problème cette année je trouve, et en particulier dans la scène techno, c’est que les djs et producteurs essaient trop de faire plaisir au public, au détriment de la musique. Ils sont plus préoccupés par le fait de réussir leur soirée que de jouer de la bonne musique. Trop de gens se contentent de copier le son Minus, le son Border Community au lieu de se demander ce qu’il y aura après.

Tu aimes la nouvelle scène parisienne : Justice, Ed banger ?

No comment ! ce n’est pas mon son. Peut être si c’étit sorti il y a quelques années.. mais là je suis trop vieux, c’est trop fort pour moi. Au Canada, ça cartonne. C’est la musique parfaite pour ce pays où tout ferme à deux heures. Tu vas au bar, tu bois, t’écoutes Justice et après tu dors!

Tu joues souvent en France ?

Oui, beaucoup dans le sud de France. J’ai joué au Pulp deux fois, une fois avec Jennifer l’autre avec Siskid. J’adore jouer au Rex. Je m’y amuse toujours beaucoup ; le son est génial et le staff est super sympa.

Aujourd'hui tu vis de ta musique ?

Oui. Depuis que Gazebo est sorti en gros. Je ne suis pas riche, mais je peux payer mon loyer et arrêter de me stresser avec ça. Je peux refuser des dates, prendre du temps pour moi, comme ces trois mois pour faire l’album. La dernière fois que j’ai eu un job c’était il y a cinq ans. Mais je pense que je ne pourrais pas vivre de la même façon à Paris. C’tes Berlin qui permet ça.

D’où vient ton nom, Fairmont ?

C’était le nom de la voiture que mon père conduisait quand j’étais petit. C’est une marque, comme Ford. C’était une assez mauvaise voiture je crois. ? c’est aussi le nom d’une chaîne d’hôtels. Si tu tapes sur Google, tu vas tomber dessus !

Wednesday, October 10, 2007

On se repasse en boucle Kala son deuxième album qui repousse un peu les limites des musiques urbaines dans un mélange explosif de hip-hop, electro, standards de Bollywood et rythmes des favelas. Rencontre avec M.I.A, la nouvelle icone de la musique altermondialiste et décomplexée, quelques minutes après son concert à Rock en Seine.

Aujourd’hui tu portes une robe dorée Castelbajac. Est-ce que la façon dont tu es habillée est importante quand tu es sur scène ?

Oui. Pour le dernier album, je voulais avoir un style très africain, très tiers-monde. Je portais des fringues que j’avais eu à la croix rouge. Je pensais beaucoup aux chefs d’Etat ou dictateurs africains, si fiers. L’image est tellement importante pour eux ! ça m’a toujours interpellée. Ils font tellement attention à la façon dont ils sont habillés. Dans le tiers monde, ça fait vraiment partie de la culture de se mettre sur son 31 quand tu fais un show. Et j’adore ça parce que dans ma vie de tous les jours c’est très différent. Je mets ce qui est pratique, me tombe sous la main. Il y a un tas de vêtements et je pioche dedans. Ce qu’il a dans l’endroit où je me trouve surtout ! J’ai des problèmes de visa, donc souvent je ne peux pas rentrer aux Usa. Donc c’est pas toujours fashion, mais une fois que tu as ton style , c’est cool de s'y tenir

Penses tu que ton style est connecté à ta musique ?
Je ne sais pas. Ce sont les autres qui peuvent dire ça. Je ne peux pas penser comme ça. Je m’habille , et fais de la musique en suivant mes envies, ce que je suis.

La relation entre musique et style semble avoir a beaucoup évolué. Avant ils semblaient aller de pair : si tu étais habillé rock, tu écoutais du rock. Aujourd’hui on peut rencontrer un jeune qui s’habille rock mais écoute du hip-hop..

Oui , c’est juste. Les lignes se brouillent, se troublent et c’est une bonne chose. Je pense que c’est ce qui arrive dans la musique, les styles se mélangent. C’est normal je pense que la mode réflète ça également. La musique que je représente est faite d’un mélange de pleins d’ingfluences. C’est normal que la mode le soit aussi. Ce sont des fringues bons marchés et ça doit l’être. Si tu prends tous les gamins qui sont fans de nu-rave, leurs fringues sont bons marchés. Elles viennent de Tunstall Market. La vie est si chère en Angleterre. Tu ne peux pas te permettre d’acheter du Balenciaga. Donc tu dois te fabriquer tes propres fringues comme les punks qui portaient des épingles à nourrices et portaient des pantalons de chantier. De nos jours tu peux te permettre d’être un tout petit plus sophistiquée, grâce à la technologie. Produire les choses n’est plus compliqué ou très coûteux. Mes leggins viennent de chez American Apparel, je les ai payés 2 pounds sur le marché. Aujourd’hui qu’il soit question de musique, de mode, de culture ce sont les idées qui comptent. Si tu vas sur You tube, My Space, tu vois bien que ce sont les idées qui font la différence, pas le fait qu’une chose coûte cher. Pas les diamants ou le bling-bling. Celui qui gagne, c’est qui est le plus ingénieux, propose la coimbinaison la plus originale.il y a tellement de trucs merdiques sur la planète. Quand tu vas dans un magasin de disque, ça te donne le tournis tellement il y a de références. Le processus de sélection est devenu essentiel.

Dans l’histoire de la musique, quelles sont les femmes qui t’ont influencé ? Musicalement, dans leur style ?
Récemment j’ai joué avec Bjork, elle est incroyable. Elle a toujours le même style, la même vision ?. c’est important d’avoir des gens comme elle. J’aime sa musique même si c’est éloigné de ce que je fais. Elle a été un modèle pour moi. Quand j’étais à la St Martin School of arts,j’étudiais le cinéma, l’image. Et Bjork a vraiment été cruciale. Je repense à certains clips, très avant-gardiste. Maintenant tout cela a beaucoup évolué. Il est très difficile de faire une vidéo qui révolutionne le genre aujourd’hui. Mais à l’époque elle était à part. Elle avait le cran de prendre des risques. Je suis aussi très proche de Peaches et Justine Frishmann de Elastica. Elles ont été très importantes dans ma vie, dans mon désir de faire de la musique.

Penses tu encore à faire un film ?
Oui. Mais la St Martin a été un endroit particulier pour apprendre le cinéma. Tu peux filmer un mur pendant une demi-heure puis te lancer dans une grande tirade pour expliquer combien c’est plein de sens et profond ! bla bla bla (elle rit ). Ce n’est pas ce dont j’ai envie
Pour l’instant la musique m’apporte énormément.mais si tu deviens très bon, tout d’un coup tu deviens étrangement seul. Je ne sais pas trop si j’ai envie de devenir bonne à ça ou rester avec tout le mo

Tu réalises toi-même tes vidéos clips?

J’essaie de collbarorer . Pour la vidéo de Boys c’était super marrant. Je suis allée en Jamaique et j’ai fait une vidéo avec des gens là bas. Je n’ai pas envie de faire des vidéos de façon classique. J’ai envie de choses plus expérimentales. Pour Jimmy, les gens de la maison de disque m’ont dit « on parie que t’es pas capable de faire uen pop song, parec que tu en as besoin d’une pour les charts ». ça m’a rendu malade ! Je leur ai dit ok mais je vais vous faire du Abba. Sur la vidéo je voulais aussi jouer avec cette image pop. Ils voulaient que je sois une gentille fille, douce, et tranquille. Et je les ai laissés faire sur le coup. Parce que c’est assez intéressant de voir comment les autres vous perçoivent. Mais mon prochain clip sera beaucoup plus alternatif. Je pense que je le ferai sur I Chat. Je l’ai fait pour Bamboo Banga. J’ai joué la chanson sur mon laptop pendant quej’étais sur I chat.J’ai intégré le son de la vidéo dans la chanson. Elles sont intrinsèquement connectées.

Tu étais très attendue pour ce deuxième album. Est-il facile de dealer avec la pression de l’industrie musicale ?
ça va , ça vient. Tu dois tout prendre avec le sens de l’humour. J’oscille entre sens de l’humour et être bitch. (COMMENT ON traduit ? : salope, n’en faire qu’à ma tête). Tu ne peux pas l’éviter, c’est super dur d’être une femme dans l’industrie. Si tu veux en faire partie, tu dois être super forte, dure. Tu dois être bonne dans absolument tout ce que tu fais : tant le domaine de la création que de l’image. Tu dois être consciente de tout ce que ça implique. Mais j’ai l’impression que les femmes utilisent les deux parties de leur cerveau. ? Björk a vraiment réussi ça. Quand tu es une femme, tu as toujours davantage de choses à prouver.

Te définirais tu comme une artiste politique ?
Ma vie m’a rendue comme ça. Je n’ai pas choisi de l’être. Je trouve la politique ennuyeuse, et cette chose ennuyeuse a affecté ma vie d’une façon incroyable. Donc je suis dedans et me voilà.

Propos recueillis par Olivier Nicklaus et Géraldine Sarratia

Sunday, June 10, 2007



En tournée américaine depuis le début du moi de mai (elles ont écumé la cote est en compagnie de The Blow), les Anglaises d’Electrelane qui défendent les couleurs de leur superbe cinquième album, No Shouts, No Calls partent cette semaine à l’abordage de la Côte Ouest des Usa. Première étape, au nord Ouest du pays : le festival de Sasquatsch qui comptait en tête d’affiche Arcade Fire, Manu Chao, Grizzly Bear et Björk en vedette américaine.



SAMEDI 26 MAI : The Gorge, Etat de Washington. Sasquatsch festival

Après trois heures de route à travers la forêt et des paysages plus désertiques, me voilà arrivée a the Gorge, une gorge naturelle à couper le souffle, en pleine nature, à l’est de Seattle. Moins gros que Coachella, son comparse californien, Sasquatsch est un des meilleurs festivals américains. Une réussite qui tient au site, exceptionnel (La vue est tout simplement saisissante, la grande scène donnant l’impression de sauter dans le vide), et à l’esprit joliment décalée du festival pour les states : très engagé sur les questions écolo, Sasquatsch (le yéti en patois local)qui interdit par exemple les canettes en verre cultive une fibre alter-mondialiste comme en atteste les foulards et looks néo hippies croisés ça et là.





Il est environ 15 heures lorsque je rejoins les Electrelane (Emma Gaze, Verity Susman, Ros Murray, Mia Clarke) accompagnées de leur ingé son Tony, leur manager Martin et leur chauffeur Billie Ray qui arrivent droit du Montana. 15 H 45, les filles montent sur la petit scène, the Wookie stage. En dépit de quelques problèmes de son, d’un vent plutôt capricieux et d’un soleil qui cogne fort, les Anglaises délivrent un très bon concert, confirmant leur excellente prestation à la Cigale le mois dernier. Leur set, nerveux, électrique, mêle morceaux de leurs anciens albums (Eight Steps, tendu en diable, The Bells) et nouveaux morceaux, tel le poignant In Berlin ou le plus volontaire The Great Times.

Après une séance de dédicace sur le stand d’un magasin de disques installé sur le site du festival, on part à la recherche de bières gratuites et du catering backstage.
Ros et Verity tapent la discute avec Will le chanteur d’Arcade Fire et quelques autres membres du groupe (PHOTO 10) Les deux groupes se connaissent bien. Les Anglaises ont en effet assuré la première partie européenne des Montréalais et reprennent du service sur quelques dates américaines, dont Portland le lendemain.
Côté musique, pendant que les passionnants The Grizzly Bear donnent une prestation de haute volée sur The Wookie Stage, Manu Chao et son Radio Bemba Sound system mettent le feu à l’incroyable grande scène qui donne la sensation de tomber à pic dans la gorge naturelle. Très en jambe, soutenu par un groupe solide et ultra festif, Manu Chao qui porte un foulard rasta, fait mouche avec les rythmes punk-ska-reggae qui sortent de sa grestch orange. L’ex leader de la Mano, qui a toujours préféré joué pour des stades d’Amérique du Sud ou les indiens du Chiapas connaît une notoriété grandissante aux states, et pas seulement chez la communauté latino. Ultra réceptif, le public lui fait un triomphe.
Sur The Wookie Stage, les Beastie Boys en cravate et costumes livrent un show « instrumental » (avant le gros concert du lendemain prévu sur la grosse scène). Comprendre avec instruments, car les trois Mc new-yorkais sont bien incapables de tenir leur langue. En grande forme et en formation guitare, basse, batterie, clavier, les quadra alternent instrus psychédéliques à souhait (Sabrosa) et reprennent avec un plaisir manifeste les brûlots punkies des débuts.
La nuit tombée, nous allons toutes(exceptée Emma qui a filé et nous rejoint directement à Portland) assister au show d’Arcade Fire. Là encore, mauvais son, beaucoup de vent mais le gang de Montréal livre une prestation épique et habitée. Sur le coup de 23 h30, la très attendue Björk monte sur scène. Vêtue d’une fantasque robe jaune au style néo-médiéval, elle entame un set d’une heure trente lors duquel elle revisite majoritairement son répertoire (Hunter, Hyperballad, Joga..) et fait découvrir quelques morceaux de Volta, son dernier album. Accompagnée d’une section cuivre, de beats électroniques et d’une chorale exclusivement féminine, elle occupe la scène de manière impressionnante. Tantôt junévile lorsqu’elle danse et sautille au son des beats mates et puissants, elle se transforme en diva l’instant d’après, blouleversante de puissance et d’émotion. Minuit trente. Nous rejoignons le bus pour tenter de dormir quelques heures.

DIMANCHE 27 : en route pour Portland
6 am. Bille Ray, le grand gaillard originaire du Kentucky qui conduit le bus démarre. Direction Portland, où le groupe se produit le soir même en compagnie d’Arcade Fire au Schnitzer Hall. Le bus est l’autre grande star de cette tournée : entièrement chromé, super confortable, il est équipé du wifi (qui fonctionne un peu quand il veut), de télés, lecteurs DVD et de lits couchettes dans lesquels nous dormons.
(PHOTOS 11 a 14)
La route qui relie The Gorge à Sasquatsch est superbe. On croise d’immenses paysages qui se font de plus en plus désertiques à mesure qu’on avance. On croise des vaches, et fait une pause sur le coup de 11h dans un petit bar restau sur la route. A suivre….
(PHOTOS 15 et 16)

Sunday, January 28, 2007

40 Ans après mai 68

Ces derniers temps, pas mal de bouquins s’interrogent sur la condition de la femme. Qu’ils appellent à une « deuxième émancipation » des femmes ou se contentent de dresser un constat, tous s’accordent pour dire que c’est loin d’être gagné aujourd’hui. Pourtant qu’est ce qu’être féministe aujourd’hui ? Notion à tort galvaudée, trop souvent synonyme de ringarde et mal baisée, la féministe était devenue une sorte de maladie honteuse, pourfendue par les médias. Il est grand temps qu’elle fasse son retour.
A leurs corps défendant (Seuil), un excellent essai d’Anne Simon et Christine Detrez analyse le traitement du corps dans la littérature féminine contemporaine. En s’appuyant sur des textes de Nina Bouraoui, Christine Angot, Marie Darrieussecq, Catherine Millet, Catherine Breillat, Virginie Despentes… les deux auteures s’interrogent :
Certaines de ces auteures se revendiquant par ailleurs féministes ne font-elles que reproduire des stéréotypes pensés par les hommes et perpétuer les clichés les plus éculés sur la nature féminine ? (fragile, liquide etc…) La simple inversion des modèles garantit-elle leur affranchissement ?
Dans Qui a peur du deuxième sexe, un essai à paraître chez Hachettes Littérature le 21 février 2007, la journaliste de Libération Cécile Daumas se demande, ne partant de l’hypothèse propagée par les néo-réacs Eric Zémour ou Alain Soral si les femmes auraient pris le pouvoir ?
« Beaucoup rêvent la Française des années 2000 en amazone victorieuse. A l ‘aise dans sa féminité, celle-ci n’aurait plus l’homme pour adversaire. (..) Pourtant la superwoman glamour ne cache-t-elle pas aussi une réalité statistique et psychologique moins souriante ? ». Très documenté, le livre souffrira surement de la comparaison avec le King Kong Théorie de Despentes, qu’il cite d’ailleurs à de nombreuses reprises. Si elle n’a pas la force De Despentes, Cécile Daumas développe une réflexion salutaire, qu’il fait bon à entendre et tente de poser quelques pistes pour un nouveau féminisme « débarrassé des réflexes parfois puritains et revendicatifs ».
Enfin, Dominique Méda et Hélène Périvier appellent quand à elle au deuxième âge de l’émancipation, dans leur livre au titre éponyme. Sous titré, « la société, les femmes et l’emploi ». Pour elles, il faut « non seulement poursuivre le combat des droits et des représentations mais également ouvrir un nouveau front : celui d’une profonde réorganisation économique et sociale ». Un livre très documenté, qui fait le point en matière d’inégalités, expose quelques expériences étrangères pour nourrir le débat et tentent de définir ce que sera la « nouvelle voie française ».

Friday, January 05, 2007

ça matche ou bien ?
Ma Bonne amie C* m'a dit qu'il était temps que me sorte le plumier que j'avais dans le cul? C'est dit.