Tuesday, October 23, 2007

SPRINKLE A BOURGES !


Je suis à deux heures de Paris et je serai cette semaine la capitale bouillonnante de l'activisme queer et des réflexions sur les questions de genre, le féminisme, le sexe et ses représentations. Je suis? je Suis ? Londres ? Bruxelles ? Deauville ? mais Non, je suis BOURGES ! cette semaine, du 22 au 28 octobre, Bourges accueille en effet Sexe Public, une semaine de débats, conférences, colloques gratuites et ouverts à tous. Elle est organisée par l’association Emmetrop(www.emmetrop.fr.fm) , en partenariat avec la philosophe et théoricienne du genre Béatrice Préciado, auteure du Manifeste contra-sexuel, dont les travaux prolongent Foucault et Deleuze. Fondé en 1984, l’association Emmetrop, dont le champ d’action s’inscrit à l’intersection de l’art contemporain, des musiques actuelles, des cultures urbaines , pas novice en la matière. L’an dernier elle avait déjà organisé Yesporno, une manifestation du même genre dont le point fort avait été constitué par la rencontre entre l’écrivaine-réalisatrice Virginie Despentes et la réalisatrice de porno SF taiwaiennaise Shu Lea Chang. Cette année, en plus de Despentes et Préciado, Sexe Public reçoit la musicienne , actrice , écrivaine, performeuse Lydia Lunch et surtout Annie Sprinkle, figure essentielle du féminisme pro-sexe. En 1985, cette actrice porno, prostituée, aujourd’hui artiste reconnue, est en effet la première à utiliser le terme de post-pornographie en référence une performance qu’elle vient de réaliser, The Public Cervix Announcement. Lors de cette performance Sprinkle invite en effet le public à s’introduire dans son vagin à l’aide d’un spéculum et à explorer ce dernier. Un acte, fondateur, avec lequel, comme l’explique la philosophe Béatrice Préciado, « se dessine alors une nouvelle représentation du sexe et de la sexualité, qui critique simultanément la censure préconisée par le féminisme abolitionniste et la visibilité normative produite par le discours médico-légal et les codes de la pornographie traditionnelle ». Un acte qui rendra possible la post-pornographie, cette ensemble de films, performances ou textes qui détournent et réinventent les codes du X traditionnel, et dans lequel on trouve des artistes tels que Bruce La Bruce, Del Grace Volvano ou Virginie Despentes. « Annie Sprinkle a fait du porno quelque chose de rayonnant, loin des idées recues , explique Karin-Eric de l’association Emmetrop. Les femmes que nous invitons réécrivent les histoires dominantes. Dans notre société, où s’opère un retour du puritanisme et où la sphère privée est de plus en plus mise à distance, il est particulièrement important de rendre visible ces formes qui réinventent la sexualité».
www.anniesprinkle.org

1 comment:

Frei said...

j't'aime!
Bon anniversaire, chérie-Love !
C*